mercredi 27 mai 2009

Nomades et villes du Sud

Disposant d'une semaine avant de voler sur l'Uzbekistan, je pars a la rencontre des nomades d'Iran. Plus de 4 millions de personnes vivent en tribus et migrent en principe deux fois par an. Le camp d'ete et d'hiver est distant generalement de 20 jours de marche.

Ce style de vie particulier me rappelle des souvenirs de Mongolie. Avantage ici, le climat. Les tentes ne sont pas fermees, les toiles sont repliees laissant circuler l'air. Egalement plus a mon gout, le the est sucre, sans beurre de yack. Tellement plus facile a ingurgiter.
L'accueil est majestueux et simple a la fois.
Les femmes travaillent sans discontinuer, occupees a la traite des chevres et brebis, transformation du lait tantot en yogourt ou fromage, tonte des moutons, fabrication des galettes de pains.
Quant a eux, les hommes s'occupent des troupeaux, vivant la plupart du temps eloignes de leur famille.












SHIRAZ, vin divin fut-il
Je parcours les classiques, mosquee Vakil - son bazar et hammam, forteresse Karim Khan abritant un Chahar Baq (jardin iranais delimite en 4 modules), tombeau du poete Hafez le tout en sirotant des jus de carottes faisant fureur par ici.













Un saut a PERSEPOLIS






YAZD, ville couleur ambree herissee de tours a vent















mercredi 20 mai 2009

Mashhad, ville aux miracles... pas pour moi!

Emam Reza, lieu de pelerinage faisant concurrence a la Mecque, 40'000 visiteurs par jour. Me voila contrainte de revetir une nouvel fois le tchador, camoufler mes cheveux a tendance blonde, me trouver un mari iranien l'espace d'une visite pour acceder a la partie interressante du lieu malheureusememt interdite aux touristes. C'est chose faite!
Photos interdites, qu'a cela ne tienne :-)








Traversee Teheran-Mashhad en 12 jours, me voila mains et visage (sans les oreilles) bronzes. Mission, recuperer mon visa turkmene promis. Confiante, je me pointe devant le consulat avec les 30 minutes d'avance de rigueur pour etre en tete de file et eviter trop d'attente. Comme d'habitude, le consul fait sa star se faisant desirer. Largement apres le quart d'heure de politesse, le voila qui ouvre la petite fenetre-guichet donnant sur la rue deja baignee par un large soleil. Progres, celui-ci echange quelques mots d'anglais, mais pas ceux escomptes: ma demande est tout simplement REJETEE, black liste en prime. Inutile de retenter une nouvelle demande, j'encaisse le coup tant bien que mal. Il s'averera qu'une vingtaine de touristes seront dans le meme cas, visiblement la frontiere etant fermee a nous pour raison de grippe aviaire.
Les jours suivants sont consacres a degotter une solution pour atteindre l'Uzbekistan, pays pour lequel je possede deja un visa: passer par l'Afghanistan, impossible, aucun visa n'etant delivre depuis cette ville. Rejoindre le Sud de la mer Caspienne au Kazakstan par voie maritime s'avere egalment galere, aucun bateau n'assurant cette liaison.

Me voila contrainte de retourner sur mes pas... ca fait toujours mal!

vendredi 15 mai 2009

Premiers 1'200 km

Depart, enfin!
5h00 du matin, je sillone Teheran pendant plus de 2 heures pour sortir de cette tourmente. La circulation de folie est au rendez-vous, c'est vendredi, jour ferie pour le pays, tous les Teheranais partent en pic nic au pied du Mont Damavand. Je demande mon chemin une bonne vingtaine de fois, inquiete de ne pas trouver autre chose qu' une autoroute de 4 pistes. Apres 70 km, la chaussee se retrecit sensiblement, plus que 3!

L'aprehension du debut s'evade peu a peu, mon equilibre devient moins precaire, les sacoches suivent le rythme. Le foulard et le manteau virevolent au vent, mais calmant tellement les esprits de la police des moeurs que je me plie a ce devoirs.

1'200m de denivellee plus tard, la chaine du Mont Damavand (5'600 m) se laisse apercevoir, programme de demain en perspective

Enfin une petite route, malheureusement montant a bloque pendant plus de 18 km, me mene jusqu'au col de Polur (3'000m). S'ensuit une plongee de 120 km sur la cote Caspienne effectuee dans une circulation de folie. La police m'arrete a 5 reprises, a chaque fois je les convains que ce n'est pas si dangereux en somme, que j'ai bien un eclairage pour les tunnels, et oui une faible femme est capable de faire du velo. En realite, je me fou la trouille toute seule au milieu des camions me frolant et claxonnant a tue tete une bonne dizaine de fois avant chaque depassement. Je roule a l'aveugle dans cette penombre, je subis les nids de poule et en ressors a chaque fois avec un enorme soulagement.

Arrivee au bord de la mer Caspienne, un parfum florale envahit mes narines, les rizieres s'etalent a pertes de vue, les esturgeons me sont offerts au passage et les filles ne sont pas en bikinis.



Mahmmudabad, Sari, Beshar, Gorgan, Gonbad-e-Kavus, les kilometres defilent. Les harcelements aussi, je ne les comptes plus, me blinde au fur et a mesure des episodes, je deviens une pro pour decourager les pervers masculins. Stupefaits de voir une femme a velo, seule d'autant plus. S'ils n'apercoivent pas mon mari, les idees sexuelles surgissent sans plus tarder. Malgre tout ils sont en minorite et la population me reserve un accueil de reine. The a chaque arret, galette de pain chaud glissee sous le bras au moindre ralentissement, les invitations a mettre pied a terre ne manquent pas.

Nan, a la sortie du four, une tuerie!

Tour funeraire de Gonbad-e-Kavus d'une hauteur de 62 metres dominant la steppe de sa verticalite sur un rayon de 30 km, la frontiere Turkmene n'etant pas loin.

La route s'eleve, c'est de nouveau vendredi, encore une picnic party et la circulation qui refait un bon en avant. Le paysage devient montagneux, ce qui n'est pas pour me deplaire. Seul l'escorte de la police a 20 metres derriere moi pendant trois jours reussit a me saper le moral. Impossible de s'en debarrasser, ils sont fiers d'assurer ma securite. Je tente une gentille explication suivit de menaces hysteriques, rien y fait, toujours coller a mon garde-boue. Le 4eme matin sera le bon, j'echappe a leur surveillance en demarrant ma journee avant que le jour ne se leve. Poste de police a la sortie de la ville ferme, je passe ni vue ni connue, YES!


Quel tchador vais-je choisir?



Plus pratique pour pedaler

jeudi 7 mai 2009

Visa Turkmene

A l'aube, traversee de la ville via l'ambassade du Turkmenistan une seconde fois. Les negociations et communications avec le consul (tout frais repose) ne parlant pas un mot d'anglais s'averent pas des plus evidentes. Mes compagnons de fortune me sauvent la mise, assurant la traduction en farci haut la main. Apres 3 heures d'attente sous un soleil de plomb et de nombreuses interventions interrompues par les coups de telephone prives du tout puissant, la sentance est donnee: je recupererai mon visa dans 10 jours a Mashhad, ce qui me permettra de parcourrir les 1'200 km pendant ce laps de temps. De plus, il va falloir pedaler vite dans le desert turkmene long d'environ 800 km, seul 5 jours me sont promis.

mardi 5 mai 2009

Esfahan la majestueuse

Avec delectation, je decouvre cette ville et le charme de l'Iran. Mosquees aux coupoles turquoises se detachant dans un ciel bleu azur, place de l'Imam et son Bazar, Caravanserail, mosquee du Vendredi, pont Si-o-Seh-Pol chevauchant la riviere Zayandeh. Je fume le Ghelian (narguile) vautree sur les tapis persans en sirotant le the accompagne de patisseries trop sucrees mais tellement bonnes.
L'incomparable accueil a l'iranaise bat son plein, les locaux me saluant par un interminable Welcome to Iran, large sourire en prime.

Pont Si-o-Seh-Pol, riviere assechee en cette saison

Iwan Sud de la Mosquee de l'Imam

Mosaiques de faiences

Mosquee du vendredi

Les pieds de chameaux sont a l'honneur