Depart, enfin!
5h00 du matin, je sillone Teheran pendant plus de 2 heures pour sortir de cette tourmente. La circulation de folie est au rendez-vous, c'est vendredi, jour ferie pour le pays, tous les Teheranais partent en pic nic au pied du Mont Damavand. Je demande mon chemin une bonne vingtaine de fois, inquiete de ne pas trouver autre chose qu' une autoroute de 4 pistes. Apres 70 km, la chaussee se retrecit sensiblement, plus que 3!
L'aprehension du debut s'evade peu a peu, mon equilibre devient moins precaire, les sacoches suivent le rythme. Le foulard et le manteau virevolent au vent, mais calmant tellement les esprits de la police des moeurs que je me plie a ce devoirs.
1'200m de denivellee plus tard, la chaine du Mont Damavand (5'600 m) se laisse apercevoir, programme de demain en perspective
Enfin une petite route, malheureusement montant a bloque pendant plus de 18 km, me mene jusqu'au col de Polur (3'000m). S'ensuit une plongee de 120 km sur la cote Caspienne effectuee dans une circulation de folie. La police m'arrete a 5 reprises, a chaque fois je les convains que ce n'est pas si dangereux en somme, que j'ai bien un eclairage pour les tunnels, et oui une faible femme est capable de faire du velo. En realite, je me fou la trouille toute seule au milieu des camions me frolant et claxonnant a tue tete une bonne dizaine de fois avant chaque depassement. Je roule a l'aveugle dans cette penombre, je subis les nids de poule et en ressors a chaque fois avec un enorme soulagement.
Arrivee au bord de la mer Caspienne, un parfum florale envahit mes narines, les rizieres s'etalent a pertes de vue, les esturgeons me sont offerts au passage et les filles ne sont pas en bikinis.
Mahmmudabad, Sari, Beshar, Gorgan, Gonbad-e-Kavus, les kilometres defilent. Les harcelements aussi, je ne les comptes plus, me blinde au fur et a mesure des episodes, je deviens une pro pour decourager les pervers masculins. Stupefaits de voir une femme a velo, seule d'autant plus. S'ils n'apercoivent pas mon mari, les idees sexuelles surgissent sans plus tarder. Malgre tout ils sont en minorite et la population me reserve un accueil de reine. The a chaque arret, galette de pain chaud glissee sous le bras au moindre ralentissement, les invitations a mettre pied a terre ne manquent pas.
Nan, a la sortie du four, une tuerie!
Tour funeraire de Gonbad-e-Kavus d'une hauteur de 62 metres dominant la steppe de sa verticalite sur un rayon de 30 km, la frontiere Turkmene n'etant pas loin.
La route s'eleve, c'est de nouveau vendredi, encore une
picnic party et la circulation qui refait un bon en avant. Le paysage devient montagneux, ce qui n'est pas pour me deplaire. Seul l'escorte de la police a 20 metres derriere moi pendant trois jours reussit a me saper le moral. Impossible de s'en debarrasser, ils sont fiers d'assurer ma securite. Je tente une gentille explication suivit de menaces hysteriques, rien y fait, toujours coller a mon garde-boue. Le 4eme matin sera le bon, j'echappe a leur surveillance en demarrant ma journee avant que le jour ne se leve. Poste de police a la sortie de la ville ferme, je passe ni vue ni connue, YES!
Qu
el tchador vais-je choisir?
Plus pratique pour pedaler