mardi 11 mai 2010

Litang - Baiyu, petite boucle hors sentier battu

Litang - Baiyu sans passer par Garze, le pari est lance. Le trace est raccourci, la route devient piste, les cols tout autant nombreux, les vallees de yacks toujours presentent et les saluts teintes de surprise. Les nomades peuplant ces vallees a deux pas du Tibet ne sont guere habitues a voir defiler des 2 roues sans moteur.

Le premier col a seulement 7 kilometres de la cite de depart aura raison de mon porte-bagages avant. Cassure nette et sonnante, l'alu n'étant pas bon en reparation, je tente le pari de ne pas faire demi-tour et le consolide a coup d'attaches rapides en plastique. Quelques kilometres plus loin, mes pains coincés sous les elastiques de mes sacoches finissent dans le ravin?! Je m'arrete, ramasse ma precieuse reserve de nourriture pour les jours suivants et comprends l'erreur. Deuxieme casse, les crochets de ma sacoche arriere gauche cette fois-ci. Marre, j'en ai marre de passer mes journees a reparer! Le deuxieme col du jour se passe plutot bien, me voici a 4'770m. Les camps de ramasseurs des precieux vers promettant des guerisons multiples sont nombreux, des familles tibetaines entieres s'occupent a la tache.


Vallees, rivieres, je quitte l'axe principal et bifurque a gauche afin de m'enfoncer dans une vallee parallèle censee me mener tout droit a Baiyu via ce raccourci. Incertitude, je tente le coup. Dame meteo se veut capricieuse, les abris improvises se multiplient, je m'arrete, l'averse n'est cependant jamais mechante, elle m'oblige a des pauses de 30 minutes. Un monastere pointe son nez. Causette gestuelle avec le moine d'accueil, me voila invite a y passer la nuit. Mon hote, pas cuisinier pour un sou, me fait passer le message: sens-toi a la maison, voici la cuisine, les allumettes sont la, moi je me cale derriere un DVD! Sympathique il est, mais surprise tout de meme je suis, je me mets a ma tache accompagnée du son des prieres tout de meme. Monastere, non!?











Col en guise de petit dej', piste correcte, transformee en piste defoncee au fil des nuages noircissants. Descente en douceur, vallees magnifiques, yacks a foison, une ecole perdue au milieu de nulle part, des hameaux minuscules et moi qui plante la tente dans un decor de reve. Je me glisse au fond du duvet, porte entrouverte, un yack arrive, suivi de tous ses nombreux amis. Sachant qu'un troupeau de yacks n'est jamais seul, les visites humaines ne tardent pas, je me sens dans un zoo, du mauvais cote des barrieres, scrutee par les nombreuses pupilles tibetaines.













Jachi, village de pelerins perdu au milieu de nulle part. Surprenant, des nones, que des nones. Les regards s'echangent, les mines surprises se transforment en visages souriants, mon velo est pris d'assaut, l'echange avec un chapeau ridicule s'opere... presque... moins une :-)










Derniere descente, toute progressive, 1'000m de denivelee en pas moins de 85 km me mene a Baiyu. Village suppose tres tibetain, deception, je suis accueillie par la police trop chinoise. Formalite, je suis casee dans un hotel ayant la permission d'heberger les etrangers. Et que les dollars sortent du porte-monnaie!



Monastere vivant, les moines sont nombreux, les gamelles se remplissent, les mandalas se creent, les statuettes en beurre se modelent et moi je repose mes gambettes le long de la riviere en compagnie des joueurs de billard.














Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire