jeudi 15 avril 2010

Yunnan

Bienvenue en Chine!

Passage de frontiere express, je roule sur une autoroute, trop fort ce revetement comparable a une table de billard, mais que c'est monotone! Disneyland pour les Chinois, je m'y croirais a chaque debarquement dans une ville. Trop peu pour moi, je saute dans un bus en direction de Kunming.

Au petit matin, j'atteins cette mega cite, mais je n'ai aucune idee dans quelle station de bus le chauffeur me debarque. Quelque peu desorientee, je tente de retrouver le Nord grace a l'aide des chinois, en vain! Je me rends a l'evidence, la communication avec les locaux est mission impossible, pas aidant l'equipe, quand ils n'y mettent pas du leur... . Apres 40 km a sillonner la ville, je me situe enfin sur le plan, soulagement, je m'envoie quelques baozis (petits pains farcis cuits a la vapeur) en guise de recompense.

Surprenant de retrouver tant de commodites apres le Laos un tantinet en retard de developpement. Les centres commerciaux font legion, je m'offre un brin de shopping, parquant mon 2 roues sous les yeux de la police, sagement arnaché a un gros arbre fleurissant la rue pietonne. Mechante surprise a mon retour, les ados vereux des lieux se sont regalés: disparition de mon fidèle compagnon, pietonne je me retrouve, ecoeuree je suis.

Le temps de digerer l'affaire, de valser de postes de police en declarations... rien n'y fait, je me rends a l'evidence, il va falloir reconstruire un Choto (et oui, meme les velos peuvent avoir des prenoms) numero 2! Lourde tache, tout d'abord degotter un cadre a ma grandeur, retrouver tous les accessoires, les pieces de rechanges a emporter... les journees suivantes sont bien remplies, aller retour entre les differents magasins de velo et conversation chinoise, pas de tout repos.

Dans l'attente, un saut quotidien au marche du coin, de quoi decouvrir les delices de la cuisine Yunnanaise. La vie de la rue s'organise, joueurs sont les locaux.















Remontee au Nord: Dali, j'attends un paquet en provenance de la maison, casse-tete afin de localiser le bureau de poste dans lequel je suis censee le retrouver. Dilemme, va-t-il arriver a New Dali ou Old Dali. Je pedale en aller retour entre les 2 villes situees a quelques 30 kilometres l'une de l'autre, je patiente, m'enerve, accapare une gentille dame de poste afin de faire pas moins d'une dizaine de telephones, ca y est! Apres 4 jours d'enquete, le colis tant esperé m'est delivre, les pieces manquantes pour mon nouveau velo sont la, montage, et que ca roule!!







Lijiang-Shangri La, voila mes premieres centaines de kilometres du haut de ma nouvelle monture. Le terrain est montagneux en douceur tout d'abord, collines... se transformant tantot en respectables montagnes puis cols d'altitude. La meteo est clemente, les denivelées positives se situant en moyenne a 1'500 m de quoi se mettre en condition pour la suite du parcours, Sichuan et Qinghai.

Lijiang


Sortie de Lijiang, l'envie de prendre un raccourci hors des sentiers battus me prend. Sur la carte, ca parait toujours une idee fameuse, sur le terrain, les surprises se succedent: tout d'abord, feinter les autorites chinoises afin de se substituer a la lourde taxe permettant d'acceder a un ridicule parc national. L'envie de gaspiller mes dollars n'etant pas tres elevée, je feinte. Malgre tout les tractations ne sont pas faciles et je me rends a l'evidence, non, demi-tour ou payer, toujours ce mot. Je me mets sur le cote, a l'abri d'une pluie battante, quand soudain un soupcon d'espoir: les employes du payage partent en pause lunch! Trop beau, je me remets en selle discretement et hop la, direction opposee, sans me retourner, prie pour que ca passe. Vont-ils faire leur devoir jusqu'au bout ou appliquer la strategie de l'autruche?

Un col plus loin, trempee, je me rechauffe dans la seule batisse des environs, comble, au chaud du poele de la police: Do you have your ticket? Of course, it's in my bicycle's bags! Naivete, c'est bon de temps en temps!

Lendemain plus enchanteur, rayons de soleil, les kilometres defilent, en descente c'est encore mieux. Plongeon au fond de la gorge... pour mieux remonter de l'autre cote de la vallee, mais?!? Deuxieme imprevu, pas de pont! Un malheureux petit ferry. Je m'en contente, poussage, crevaison, portage, aller retour chargee comme une mule avec tout le bazar, ca y est je suis sur l'autre rive.




Fin de journee en patience, 1'100 m de denivelee positive, nombreux lacets, magnifique vue sur les villages au style tibetain et terres fertiles.






En route, curiosite calcaire en terrasses, cols, montagnes enneigees, sursaut tibetain, les premieres vallees remplies de yacks font leur apparition: Bienvenue a Shangri La, ca sent le Tibet a plein nez :-)










Zongdian de son nom tibetain, la cite juchee au coeur des montagnes se veut un tantinet touristique. Vieille ville, moulin a priere geant, monastere vieux de 300 ans abritant pas moins de 600 moines, les journees de repos se passent.








samedi 10 avril 2010

LAOS - au paradis du riz collant

Bienvenue au Laos!
L'officier s'agite, ne comprenant pas pourquoi je me fatigue a faire la queue devant le guichet: for free, Swiss!! s'exclame-t-il! Une fois n'est pas coutume, mon passeport rouge a croix blanche semble faire effet, pas besoin de visa pour les ressortissants de la Confederation.

Vientiane, capitale atteinte apres seulement 30 kilometres sur sol lao, adaptation a ce nouveau pays. Finis la recreation thailandaise et son confort. Le developpement du pays semble avoir un cran de retard, la diversite culinaire se resume desormais au riz collant se baladant en petits paniers en bambou et salade de papayes assaisonnee a coup de sauce de poisson, l'offre et l'attrait des night markets en prennent un coup. Le regime mangues est quant a lui toujours d'actualite.







Rappelant l'ancienne colonie francaise, les inscriptions officielles se lisent dans ma langue, un arc de Triomphe est erige sur l'avenue Lan Xan, menant au monument le plus significatif du pays: le Patuxai.Son édification s'est terminée grace au ciment américain ayant servi à la construction de l'aéroport. Les expatriés le surnomment "piste verticale".



Autre edifice plus gracieux et recouvert d'une fine couche d'or, le Pha That Luang coiffant le haut de la colline. Il symbolise la religion boudhiste et la souverainete lao et recouvre tous les billets de banque. Quant aux autres lieux touristiques, je compte les innombrables Vats (temples), bien anciens et pour la plupart contruits en bois. Jolis!



Visa, finie la recreation sud asiatique et les passages spontanes de frontieres. La Chine et ses restrictions pointe son nez. Pays des plus gigantesque surtout lorsque j'imagnine l'avancee de mes deux roues, j'espere obtenir 6 mois de visas double entrees. Ca s'annonce bien, l'ambassadeur prend simplement note de ma demande sans reclamer les documents qu'on me disait indispensables. Contente de n'avoir que falsifie la reservation d'un vol prouvant mon intention de quitter le pays apres 90 jours, je repasserai dans 5 jours afin de cueillir le sesame.

Je remontee en selle dans cette attente, mon visa laotien ne dure que 15 jours. Toujours cette chaleur: je mets en place ma strategie estivale. Mes levers s'operent toujours avant l'aube, p'tit dej rapidos et pedalee plus ou moins fraiche. Sitot les premiers rayons de soleil, la temperature monte en fleche, la sueur trempe mon t-shirt, 48 degres. L'immanquable et majestueuse siesta pointe son nez sur le coup des 11h30, je la fais durer jusqu'aux premiers signes de faiblesse de l'astre solaire, interrompue par une trempette dans les rivieres, ca le fait toujours...
15 heures, fini de faire la larve, je redonne quelques coups de pedale jusqu'au coucher du soleil.





L'accueil se poursuit, les Sabaydee accompagnes de mains agitees et larges sourires m'accompagnent tout au long des kilometres, redoublant de sincerite dans les regions reculees. Pour les plus joueurs, les #give me 5# paraissent etre un divertissement apprecie. Aussitot en equilibre sur leurs deux pieds, les juniors me tendent la main et rigolent comme des fous lorsque nos paumes provoquent un claquement sonore. Je les comptabilise, les records se battent en region montagneuse. Ma regle semble se confirmer, population toujours plus sympa lorsque l'on est en altitude. Bonheur d'avoir quitte les plaines, vivent les denivellees!










Louang Prabang, au detour de la R13, j'atteins cette cite inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco. Au confluent du Mekong et de la Nam Khan, elle abrite de nombreux temples anciens d'un demi-millenaire. La toiture des monasteres touchant quasiment le sol et la diversite ethnique caracterisent la ville.
Mi-mai, la celebration du Pii Mai (nouvel an lao) bat son plein dans la ville, coutume etant de jeter des seaux d'eau aux passants. Difficile d'y echapper, qu'a cela ne tienne, par les chaleurs etouffantes, c'est quasi un bonheur de rencontrer les barrages d'adolescents s'en donnant a coeur joie afin de perpetuer cette coutume.















Marche arriere toute, je cueille mon precieux visa chinois dans la capitale, recupere mon velo et pedale de plus belle en direction du royaume de Mao.