jeudi 31 décembre 2009

Kathmandu Valley

Capitale surprenante tant je m'y sens bien. Fameuse pour son Durbar Square, qui m'a accueilli a mon arrivee en velo, il est magique que de pedaler au milieu de ses temples, pigeons et fideles du coin. Animee du lever du soleil avec ses nombreuses Pujas jusqu'au soir, les activites divergent et se succedent sur la place. Toutes categories d'ages deambulent sur ce lieu.











Jouxtant l'endroit, la vieille ville est parsemee d'encore d'avantage de temples en tous genres. Lieu de recueillement, ces petites constuctions en pierre et toits boises sont juchees dans une cour interieure. Moments de vie, la lessive se passe, les enfants font une partie de criquet, les vieillards tapent une causette animee et tous font virevolter les moulins a prieres tout en procédant a une offrande.





Bodhnath, autre lieu sacre, pour les Bouddhistes cette fois-ci. Les fideles et exihles Tibétains y passent en fin d'apres-midi, se prosternant pour les plus impliques, faisant 3 tours pour les autres. Les bougies destinees a illuminer l'endroit se fondent dans le beurre de Ghee et les drapeaux a prieres bercent l'endroit.











Greve generale au Nepal en ce vendredi, la troisieme depuis un mois, Maoistes obligent. Du positif quant a cet evenement, toujours possible d'en trouver: voitures et bus interdits! Du meme coup, le paradis du velo est cree, je m'offre une petite viree cyclo et file au sud de la ville en direction de Patan et sa vieille ville. Copie conforme du Durbar Square de Kathmandu avec en plus une typicite des temples en pierre. Le soleil refait son apparition apres une alerte floconneuse.


Pashupatinath, temple le plus venere du Nepal pour les Indouistes, il est confine aux abords de la riviere sacree Bagmati. Au meme titre que le Gange, les défunts y sont brules. Le crématoire s'organise en six buches disposees cote a cote, lit de bois, le corps enveloppe d'une étoffe blanche y est déposé. Une généreuse brassée de paille préalablement trempée dans l'eau du fleuve vient coiffer ce cocon mortuaire.

Les familles discutent en arriere plan, les touristes prennent des photos. Les enfants font une partie de football, retroussant leur pantalon pour aller récupérer la balle perdue flottant sur la rivière au milieu des cendres. Rien de surprenant.


mardi 22 décembre 2009

SOLU KHUMBU, pays de la doudoune

Nepal, un saut au pied de l'Everest et ses voisins s'impose. Le temps d'organiser une niche pour mon velo (pas chose facile a Kathmandu, il m'aura fallu une journee... resultat, il prend pension dans mon Dhaba favori, arrose par les quotidiennes crottes de pigeons de Durbar Square, vive les sacs de riz en guise d'abri, j'espere surtout le retrouver) et faire le plein d'un bon kilo de choco-cookies et provisions qui seront gouteuses en altitude, me voila dans un minuscule avion me menant a Lukla et son aeroport mythique. Piste pentue et coupee nette par la falaise, l'atterrissage se veut impressionnant.



Des les premiers pas, je comprends vite pourquoi j'ai pris la decision de ne pas tenter le parcours a velo: c'est pas le pays des roues par ici, pas meme une brouette au rendez-vous, c'est plutot le royaume des yacks, dopios et surtout valeureux porteurs. Ces derniers, l'air de rien, d'un petit pas regulier, meme pas transpirant, s'agitent au rythme de leur radio accrochee a leur trop lourd chargement en tout genre (jusqu'a 80km, scotchee je suis, epaules endolories supportant a peine 17 kilos). San Miguel destinees a etancher la soif de touristes habitues a trop de confort, mandarines vendues a prix d'or (1 piece, 1 Dollar), piles d'oeufs - croche-pieds deconseilles, vetements high tech gonflant l'etalage du Bazar de Namche pour les mal-organises, les hottes sont gonflees a bloc.











La vallee se longe a rebrousse courant, les ponts suspendus defilent sous mes baskets croisant les convois animaux conduits a la voix de leur maitre, je me fais toute petite a leur passage, leur cedant la priorite blottie contre le bon cote du sentier- amont sera la regle de securite. Namche Bazar s'offre a moi en fin de journee, accueillie par sa stuppa et ses moulins a prieres.






Direction Ouest, je remonte la valle en direction de Thame, Lumde et file en sentier zigzaguant vers le Renjo Pass culminant a 5'360m: premiere vue sur les promises montagnes mythiques, toutes sont au rendez-vous miroitant dans un ciel azur depourvu d'un seul nuage: immanquable Everest, Nuptse, Lotse, Lotse Shar, Makalu, Island Peak a l'Est... Cho Oyu et Pumori sur la gauche. Un coup d'oeil en contre-bas, lacs geles, Gokyo Peak (au programme de demain), Gokyo - petit hameau juche au bord d'un lac bleute hurlant sous l'effet des glaces sense m'accueillir ce soir, la vue est paradisiaque, les drapeaux a priere du col battent au-dessus de ma tete.









L'altitude ne se veut pas forcement un probleme, acclimatee je semble etre, du moins pour la journee. Surprise par des apnees du sommeil, mes reveils ponctuels se veulent surprenants et angoissants. Rien de mechant neanmoins, mes pas me menent en direction du Tibet, mais stoppee je suis par le Cho Oyu... rien que ca!


Deuxieme col, Cho La (5'370m.) de reputation accidentee. Glacier! tous scandent a la reponse de ma question quant aux conditions du moment. Neige, glace, le chemin ne semble pas evident, chacun y va de son commentaire alarmiste. Je tente de me rassurer en regardant le chaussement des Sherpas: baskets pour la plupart et meme flip flop et grosses chaussettes pour les autres. Mes uniques chaussures de voyage devraient faire l'affaire, je l'espere. Dzonghla, Lobuche, je bascule sur la vallee du Solu Khumbu, toujours de magnifiques pics a contempler, - Mera et Mehra, Lobuche Peak... Everest se rapproche, demain sera le bon jour.

Et toujours ces soirees a se rechauffer autour du poele brulant a l'energie des bouses de yacks sechees, ventre rempli par le fidele Dhal Bat national si goutu a ces altitudes. Le the devient boisson nationale, brulant de preference.
Les nuits se veulent glaciales, je dors blottie dans mon sac de couchage avec mon pot de Nutella et bouteille d'eau, creme solaire, pate dentifrice et batteries d'appareil photo. Fenetre ouverte ou fermee, la difference n'est pas bien grande, l'isolation ne battant pas a son top dans les constructions himalayennes. Une viree nocturne aux toilettes se resume a un enfer, j'evite tant que possible, attendant patiemment le lever du jour.


Gorak Shep, dernier hameau situe au pied du glacier menant au camp de base de l'Everest, il est juche au pied du Kala Patar - colline culminant a 5'550m adoree de tous tant elle offre une vue splendide: Pumori a bras tendu, Everest et sa face Nord, Nuptse avec ses allures de 8'000 m et pourtant... le coup d'oeil est magique!



Le froid encore et toujours, ma rose doudoune ne me quitte plus, elle assure son role 24 heures sur 24. Descente de cette vallee, je retrouve les petits villages: Dingboche - Chhukhung blotti au pied de la face Nord de l'Ama Dablam a la forme si caracteristique.






La viree du lendemain me porte en contemplation du cote du Lotse et Lotse Shar, l'Island Peak voisin, celebre pour ses nombreuses expeditions est present egalement, tous sont balayes par les vents en cette journee de Noel.



Le moment de regagner la plaine se presente, la vallee descendante se parcourt sans effort: Tengboche et son monastere, Phakding et sa boulangerie artisanale m'offrant un petit dejeuner tardif et enfin, retour sur la familiere Namche et Lukla.









Les pelotons de touristes sont restreints, le froid decourageant la plupart, le village de Lukla est desert.
Le ciel est degage en ce jour de vol, j'attends patiemment que le brouillard de Kathmandu se dissipe. Les heures defilent, la salle d'attente de l'aeroport est symbolique comme sa securite, je patiente dans le cafe du village. Le vol est retarde, les heures defilent quand soudain un bruit d'atterrissage se laisse entendre. A voir les couleurs de l'avion au loin, il se pourrait que ce soit le mien. Mon capuccino devale mon oesophage, je sprinte au milieu du village et hop me voici a bord de ce petit coucou, deux boules de ouates protegeant mes tympans et un bonbon caramel en guise de plateau repas. Bon vol... et surtout dernier coup d'oeil sur les cimes himalayennes!